Le foot anglais
Intéressante l’explication d’un pote anglais sur la déroute des rosbeefs au mondial de foot. Selon lui, les règles ne correspondent plus à l’état d’esprit des britishs et des anglo-saxons de manière générale. Ainsi, quand ils ont inventé le foot – en version original le soccer - celui-ci était plus « tough » (« dur » pour ceux qui ne parleraient pas anglais). Aussi, il correspondait bien à l’état d’esprit des anglais habitués aux bastons de fermeture de pub (là, c’est moi qui extrapole). Or avec l’évolution des règles - on ne peut plus tacler par derrière ni défoncer le crâne d’un adversaire pour dégager le ballon de la tête - et celui du jeu - technicité et tactique - cet état d’esprit guerrier propre aux britishs (le fameux fighting spirit) n’a pu lieu d’être. Autrement dit ce n’est plus ça qui fait gagner des matchs. Il suffit de voir les résultats de l’équipe d’Angleterre depuis 1966 (date à laquelle ils ont remporté leur seule et unique coupe du monde, et c’était chez eux, comme la France) : seulement une demi-finale de coupe du monde (perdue aux penaltys en 1990 contre l’Allemagne future championne du monde) et une demi-finale aux championnats d’Europe de 1996 (si on ne s’intéresse qu’au dernier carré). Bref, du même acabit qu’un pays comme la Suède avec un peu plus de 9 millions d’habitants seulement (sur la même période depuis 1966, elle a atteint une fois une demi-finale de coupe du monde en 1994 et a remporté les championnats d’Europe de 1992).
En revanche, c’est une autre histoire si on regarde le rugby. Car là, les rosbeefs sont toujours archi présents, compétitifs et avec un moral d’acier (à l’instar des australiens, irlandais ou néo-zélandais). Il suffit par exemple de voir de Wilkinson tirer les pénalités en 2003 quand ils sont devenus champions du monde, une vraie machine ! Au foot aussi ils ont ce moral d’acier mais la rudesse d’un Wayne Rooney ou d’un Steven Gerrard passerait mieux sur un terrain de rugby. Car du coup ça se bat, mais ça ne conserve pas le ballon (eh oui, pour ça il faudrait un Iniesta ou un Xavi, de l’équipe d’Espagne pour ceux qui ne connaissent pas). Y’avait bien Paul Scholes mais on l’a appelé à la dernière minute – même pas l’entraîneur Fabio Capello d’ailleurs, juste un adjoint - et on lui a laissé juste une heure pour se décider. Pas étonnant dans ce cas qu’il ait refusé (même s’il regrette aujourd’hui).
Les anglais sont désormais à un carrefour et commencent sérieusement à remettre en cause leur choix de prendre des sélectionneurs étrangers (juste avant Fabio Capello – italien - c’était Sven-Göran Eriksson le suédois). Surtout que Capello ne parle quasiment pas anglais et qu’il fait tout de l’extérieur. Bref, un vrai consultant ! C’est là la limite des anglais – un pays de commerçants dixit Bonaparte – alors ils font du troc, mais seront-ils prêts pour autant à abandonner leur fighting spirit comme les français ont abandonné – en partie seulement - leur french flair au rugby ?
A découvrir aussi
- Agences, expressions et culture
- Proust dans une tente de camping
- 2011 : La Star Actu (ou l’année des vagues médiatiques)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 22 autres membres