Nouveau blog de naumasq = http://naumasq.canalblog.com/

Depuis que vous êtes en âge de raisonner, s'est-il passé une semaine, je dirais même une journée, sans que vous ayez été amené à dire à propos de quelqu'un : « Mais quel con ! ». Et cette exclamation était-elle non justifiée ? La cause en était-elle réelle ? Bien évidemment. Vous savez pourquoi ? Parce que ce n'est pas le flou de la définition qui rend la connerie insaisissable, mais bien plutôt l'omniprésence des cons qui en fait une notion difficile à cerner. Ce qui  nous amène à ce premier postulat : Premièrement : les cons sont partout.

Deuxièmement : le complot. Nous savons tous combien, au quotidien, les cons de proximité nous font perdre notre temps et parfois notre patience. Cependant vous auriez tort de sous-estimer leur pouvoir de nuisance. Non contents de nous pourrir la vie, les cons, en raison de leur nombre et de la multiplicité de situations où nous devons les supporter, régissent de fait nos existences… Si l'on cumule tout ce temps passé chaque jour à lutter contre les cons, au boulot ou ailleurs, vous arrivez, à raison de deux heures par jour en moyenne, et en admettant que vous vivrez  à peu près soixante-dix ans, au total faramineux  de 50 960 heures, soit grosso modo un quart de notre vie active. Un quart ! Qui part en fumée !

Ces passages sont tirés de « Mort aux cons » de Carl Aderhold. L'histoire d'un type (jusque-là rien d'extraordinaire) qui un soir par dépit balance le chat de sa voisine par la fenêtre. Cela déclenche quelque chose en lui, et il recommence avec cette fois-ci le chien du voisin… De fil en aiguilles (et surtout en coups de flingues), il passe aux humains et se met à tuer tous les cons qu'il croise : le petit chef qui abuse de son pouvoir, le présentateur d'émissions racoleuses, la vendeuse qui ne vous rend pas la monnaie, le chauffard pressé, le type qui sait tout sur tout …

Au fur et à mesure de son « combat », il élabore une théorie visant à reconnaître les cons (fil conducteur de son action), mais celle-ci est loin d'être limpide et claire… Car qu'est-ce qu'un con finalement ? Quelqu'un qui abuse de son pouvoir (encore la notion de dominant/dominé chère à mon prof de théâtre) ? Le simple d'esprit qui ne sait pas ou, au contraire, qui sait mais qui choisit de faire autrement (par intérêt ou par défaut d'appréciation) ? Celui qui ose tout ? Le crapuleux (sorte d'intelligent de la connerie) ? Celui qui assène et pontifie avec assurance et immodestie ? Celui qui ignore les autres et nie les suites de son geste par indifférence, mépris et absence d'humanité ? L'obsédé qui voit le monde à travers le prisme de son obsession et qui veut faire correspondre à tout prix le monde et sa vision ? Celui qui, pire encore que les cons, fait les cons ?...

Je vous laisse méditer sur ça tout en sachant qu'on est toujours le con de quelqu'un d'autre… 

PS : « Quand on ne croit plus en rien, c'est là que la connerie triomphe… Chaque con a son billet, chaque con a sa chance. C'est ce qui les pousse à sortir du bois… »